Au-delà ces actions de pionnier pour la promotion de l’artiste, le professeur Yoka a également évoqué « un musicien engagé, un grand nationaliste-lumumbiste » qu’il a
déclaré le premier héros national en plus d’exprimer son engagement à travers plusieurs chansons qualifiées de révolutionnaires. « Fidèle à ses idéaux de
nationaliste, il est le seul musicien qui n’est pas tombé aux cris de sirènes du parti-État caractérisé par le culte de personnalité voué au maréchal Mobutu. Quant au domaine
musical, on ne peut pas parler de Grand Maître Franco et du Seigneur Ley sans parler de Kallé, leur mentor comme ils l’ont souligné dans leur œuvre commune ‘’lisanga ya banganga,
en le désignant comme le père de la musique moderne, le premier à avoir internationalisé la musique congolaise tout en domestiquant et s’appropriant de la musique
afro-cubaine. »
Toujours à travers ses engagements, Grand Kallé a fait partie du groupe de ces évolués qui ont lutté dans les années 60 pour la mise en place de la Cultrana ( Culture
traditionnelle négro-africaine) avec Kanza, Edouard Lutula, Bolamba, Lomami, Mongita, Maître Taureau... Une idée qui préfigurait déjà la création d’un conservatoire qui aboutira
plus tard à la naissance de l’Institut National des Arts.
Dans un autre registre, Dr Mayengo, philosophe, poète, peintre et critique d’art, a souligné que « c’est dans la musique que notre poésie s’est réfugiée
quand la poésie écrite tardait à s’exprimer et quand les nègres étaient réduits en esclavage et à la colonisation. » Et de soutenir que la Nation « ne l’a pas honoré à sa juste valeur et à la mesure de son œuvre notamment la création de l’école Fiesta avec un chapelet d’orchestres qui en sont issus de l’African Fiesta
aux Wenge Musica en passant par Los Nickelos, Zaïko Langa Langa, Vox Africa, Afrisa, Viva la Musica, Victoria Eleison, Quartier Latin, etc. »
La manifestation s’est clôturée par une animation de l’orchestre de l’INA et des exhibitions des pas de danse.
Via http://afriquechos.ch
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