Forum Angolano de Reflexão e de Acção.
30 Janvier 2015
Par Makisosila Mawete
Je ne dispose pas assez de temps pour prolonger le développement de cette problématique mais je me permets d'aborder brièvement quelques faits essentiels à la connaissance des relations entre le Kongo et l'Egypte pharaonique, à partir desquels chacun peut réfléchir.
1 - Cette scène illustre un serviteur de Dieu ou prêtre de l'Egypte pharaonique portant l'instrument utilisé lors de la cérémonie dite d'ouverture de la bouche du mort.
2 - Elle montre le lien génétique qui existant entre les civilisations du Kongo et de l'Egypte pharaonique.
3 - Cette vêtement sacerdotal montre l'usage d'un totem commun et la pratique d'une même spiritualité entre les deux peuples, confirmant ainsi la thèse de la continuité culturelle et historique développée depuis 1948 par le professeur Cheikh Anta Diop, père de l'historiographie africaine.
I - MWANA NGO I NGO KWANI : le descendant du léopard est un léopard
En se nommant ntu, tête, pour dire homme et bantou, hommes, les Africains ont très tôt pris conscience de l'importance des symboles. En tant que "têtes", ils leur revient de diriger la Création. Ils sont ainsi intendants des biens de Dieu, en tant que première humanité. Ils sont descendants parce qu'ils sont les semblables (ko) et les descendants du Léopard. Ils portent le nom et les reliques du Léopard dans leur vie spirituelle et temporelle.
Traduire dit-on, c'est trahir. C'est ainsi que la pensée africaine qui a été écrite avec l'aide des traducteurs incompétents en langues indoeuropéennes et interprétée par des savants qui ne maîtrisent pas les langues maternelles africaines produit une perversion de la connaissance de l'Afrique et sa diaspora. Sans l'apport des chercheurs africains ou africanistes maîtrisant les langues maternelles africaines, l'histoire de l'Afrique sera toujours mal comprise, mal vécue et mal transmise.
La mauvaise traduction des termes africains en langues indoeuropéennes et des termes indoeuropéennes est perceptible lorsque l'anthropologue ou le sociologue entreprend un travail de terrain. Les africanistes ont ainsi fabriqué des milliers de concepts pour décrire l'Afrique et qui compliquent au lieu de faciliter la tâche de ceux qui s'intéressent à la culture et à l'histoire de ce continent.
Ainsi, par exemple, le terme mwana, commun aux langues dites bantoues, qui sert à dire enfant, signifie descendant, témoignage, preuve de l'existence de l'ascendant. On tire le terme mwana de mona, voir, mwini, soleil, mana, achevé (une œuvre parfaite). Ces termes sont associés ou plutôt illustrés par l'œil d'Osiris. Mana est le nom originel du Dieu Amon, Amen, Imana. qui Dieu le caché, celui qui n'a ni début ni fin (l'alpha et l'omega grec).
L'usage de la peau de léopard en tant qu'attributs des pouvoirs spirituels et temporels est si ancienne dans le bassin du Congo, autrement dit Afrique Centrale, que nous constatons, à la suite du professeur Cheikh Anta Diop, l'origine centrafricaine, aux sources du Nil, de la civilisation pharaonique. Est Kongo, celui qui porte le nom et les reliques du Léopard. Aussi loin que l'on peut rechercher la filiation des Kongo, on les retrouve et on reconstitue leurs migrations et la chronologie de leur installation sur l'ensemble du monde bantou et les autres aires cultures africaines à travers le nom et les reliques du Léopard, qui constituent une communauté du totem géographique et social ou familial.
Une forte illustration de ce propos vient du terme LUVILA, de vila, disparaître. le préfixe lu, donne l'ordre d'agir. Luvila, signifie disparaissez. Pourquoi un tel ordre ? En effet, l'appréciation de la filiation se lit du proche au lointain. Une communauté ne dispose d'un totem que lorsqu'il s'identifie selon une conscience géographique et sociale. Ceux qui ont le même luvila, que je qualifie de totem, ont le même ancêtre.
II - SEM : prêtre, semblable du créateur
Le terme serviteur de Dieu en vogue dans les églises de réveil est africain, codifié depuis l'Egypte pharaonique. Il est le même en égyptien pharaonique et en kikongo. Toute la spiritualité et la religion égyptiennes et kongo sont fondées sur le SEM. C'est ainsi que j'ai eu l'intuition de traduire SEM par semblable de Dieu.
En kikongo, créer, c'est sema. C'est ensemencer. Le créateur est appelé nsemi. Le nlongi ou éducateur actuel du Kongo s'appelle Mwanda Nsemi, qui signifie : esprit créateur, le démurge.
Le SEM, prêtre, sacrificateur ou serviteur de Dieu est celui qui reproduit la mécanique de la création car il connaît les secrets de Dieu. Le serviteur de Dieu n'est pas, comme je l'entends dans certaines églises congolaises, mowumbu ya Nzambe, esclave de Dieu, il est son secrétaire, celui est au fait des secrets de Dieu ; celui qui accompli auprès des hommes et de l'ensemble de la Création, les rituels par lesquels Dieu créa le monde et ce qu'il contient. Il est aux yeux des hommes, le maître des équilibres cosmiques. Nul doute, l'homme est l'émanation de Dieu. Il a été créé à son image, et est Dieu. Dieu est la parfaite reproduction de l'homme. L'homme est la parfaite reproduction de Dieu. L'un est le témoin de l'autre et vice versa. Ainsi, le SEM kongo affirme que "Dieu est le témoin de l'homme et l'homme est le témoin. Il y a donc une, conscience et un principe de l'unité et de l'unification de Dieu et de l'homme.
En appelant le prêtre SEM, l'Egypte ancienne a développé une conscience de la proximité de Dieu et son intervention permanente dans les affaires sociales.
Je donne les sens de quelques termes spirituels kongo qui traduit le SEM par Dieu et ses activités spirituelles.
SE, père (le prêtre est appelé père dans la plupart des spiritualités et religions à travers le monde)
NSAMU, nouvelle
SAMUNA, annoncer, prêcher,
SUMU, faute, délit religieux, braver l'interdit
SAMBA, jugement,
SAMBU, prière, action de prière, culte
SAMBILA, faire une prière
Nsambuadi, sept (durée de la semaine, durée de la création du monde et ce qu'il contient).
Le Léopard est un animal endémique africain. Il est le totem de la plupart d'Africains, et est considéré comme la représentation parfaite de Dieu par ses valeurs. Il est majestueux, digne, fier, noble, beau, robuste, puissant, obéi, zélé, consensuel, pondéré, etc.