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Forum Angolano de Reflexão e de Acção.

1 Mars 1958. Thomas Kanza écrit à Jean Van Lierde

1 Mars 1958. Thomas Kanza écrit à Jean Van Lierde

« Je pars pour Paris vendredi prochain 14 mars, je vais rencontrer Diop (…) Je tâcherai d’obtenir de lui l’autorisation d’une formule d’éditions belges de Présence Africaine (…) et discuter la possibilité de nous aider dans notre projet de Librairie».

Accompagné de Mario de Andrade, il se rend à Paris où il rencontre Alioune Diop et Aimé Césaire qui donnent leur accord pour l’ouverture de Présence Africaine à Bruxelles.

Le Centre International de la Rue Belliard

A peine trois mois plus tard, le projet de disposer d’un lieu de rencontre suffisamment vaste se concrétise par l'ouverture du Centre International situé 220 Rue Belliard à Bruxelles. La façade arbore un grand bandeau Présence Africaine.

Le Centre International est équipé d'une salle de conférence et d'une librairie Le Livre Africain. Il devient aussi le siège d'une association "Les Amis de Présence Africaine".

Jean Van Lierde, Guy de Bosschère, Pierre Houart et Anne Magis se voient confier le fonctionnement du Centre qui devient aussitôt le carrefour d’une activité bouillonnante.

Carrefour des Mémoires

C'est Mario de Andrade qui, en juin 1958, donne le coup d’envoi d'une impressionnante série de conférences-débats qui ont pour thèmes l'actualité, la politique, l'émancipation, la littérature et les arts.

Léopold Sédar Senghor, Richard Wright, Aimé Césaire, Alioune Diop, Jacques Rabemananjara, Edouard Glissant, Sengat Kuo se succèdent à la tribune du 220 qui accueille aussi Jef Van Bilsen, Francis Monheim, Albert du Roy de Blicquy, Jean Ladrière, Ernest Glinne, Jean Wolf, Robert Barrat, André Gillis et beaucoup d’autres encore dont les voix résonnent dans la grande salle située au rez-de-chaussée.

Claudine et Paul Mushiete
Claudine et Paul Mushiete
© C Van der Elst / Jean Van Lierde

Et à en juger par le titre de certaines conférences, on devine que la sûreté tend l’oreille et que la presse se fait l’écho de certaines controverses houleuses.

Ainsi en 1958, Claude Maféma donne une conférence sur le thème de La Communauté Belgo-Congolaise et l’Autonomie du Congo. Alioune Diop, Cheikh Anta Diop, Jacques Rabemananjara et Richard Wright animent une conférence intitulée Le Monde Noir et le Colonialisme. Le docteur Louis-P. Aujoulat aborde L’Afrique au lendemain du référendum français. Ernest Glinne partage ses impressions sur le Congrès d’Accra dans une conférence intitulée Accra et le nationalisme congolais. Albert Kalonji aborde La coexistence entre Blancs et Noirs au Congo. Edouard Glissant évoque Le romancier noir et son peuple.

En 1959, Jef Van Bilsen, anime la conférence Congo 1959. Albert Ndele, étudiant en sciences économiques, traite de L’Avenir économique du Congo. Mario Cardoso aborde la question des Interlocuteurs valables. Paul Mushiete partage ses Regards sur la littérature africaine. Gaëtan Sébudandi, étudiant à Louvain, soulève la question de La Formation des Elites Africaines. Fidèle Nkundabagenzi, étudiant en sciences politiques, aborde celui de La Réforme des structures politiques au Rwanda. Albert Bolela étudie La Presse congolaise et son avenir. Le Père Matota analyse L’éducation des enfants en milieu coutumier bakongo.

1960 voit notamment Robert Barrat s’interroger sur l’état des négociations France F.L.N., Jean Wolf sur Le Maroc à l’heure du choix, Agadir renaîtra, François Perrin sur Les Institutions politiques du Congo Indépendant, Pierre Houart sur L’Eglise devant la guerre et les tortures en Algérie. Jules Chomé se demande D’où vient et où va le Congo? Herbert Weiss présente L’Afrique dans le monde et Patrice Lumumba fait un exposé intitulé De la prison à la Table Ronde.

Livre Africain

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