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La Namibie: Le pays africain qui n’appartient pas aux africains

La Namibie: Le pays africain qui n’appartient pas aux africains

En Namibie , «...il n’y pas de coupures de courant, les routes sont bonnes, l'approvisionnement en eau fonctionne, les embouteillages sont presque inexistants et la verdure est superbe. Windhoek, la capitale de la Namibie, est l'une des plus propres, l’une des mieux urbanisées et l’une des plus belles villes du monde. Elle est située une vallée montagneuse entre deux chaînes de montagnes. C'est une ville aux jardins et aux arbres bien entretenus, avec des avenues à quatre et six voies, des centres commerciaux modernes et certaines des personnes les plus accueillantes de la terre».

Si un pays africain était aussi propre, ordonnée et efficace que la Namibie, on arrêtera pas d’en ententre parler, mais on entend rarement parler de la Namibie. Pourquoi?

L'hebdomadaire New African, d’où la citation ci-dessus a été tirée, est une précieuse source d'information. Le site thisisafrica.me rapporte que dans le numéro de Juin 2013, il y a l’article «The trouble with Namibia» (Le problème de la Namibie) qui cite 10 choses que vous pourriez ne pas connaître sur la Namibie.

1. La Namibie est le 34e plus grand pays dans le monde avec seulement 2 millions d'habitants, C’est aussi l'un des moins densément peuplée (le 2ème après la Mongolie). La capitale, Windhoek est la plus grande ville, elle fait un peu plus de la moitié de la taille de New York avec une population de seulement 324 000 habitants.

2. La Namibie est un des pays les plus riches d'Afrique. Le PNB par habitant du pays a été calculé à US$2334 (en décembre 2005) pour une moyenne africaine de US$856 à la même période. Mais ces chiffres cachent quelque chose: la richesse est concentrée entre les mains d'une très petite minorité, principalement d'origine européenne. Les plus riches comptent pour 5% de la population et contrôlent 71 % du PIB avec un revenu moyen de US$17.000 par an. Les plus pauvres comptent pour 55% et seulement 3% du PIB avec un revenu de moins de US$100 par habitant et par an. Le taux de chômage est de 54% (dans un pays de 2 millions d’habitants) et environ le même pourcentage vit en dessous du seuil international de pauvreté.

3. L’Allemagne a dirigé la Namibie de 1844 à 1915. C'est là que les Allemands procèdent le premier génocide du 20e siècle, le génocide des Hereros et Namaqua. La moitié de la population Namaqua et 80 % des Hereros ont été tués. Les survivants, quand ils ont enfin été libérés de détention, ont été soumis à une politique de dépossession, déportation, travail forcé, la ségrégation raciale (ils ont été confinés à ce qu'on appelle les «territoires indigènes») et discrimination. Le génocide, plus les lois racistes et la brutalité ont été utilisé pour priver les Namibiens noirs de leurs terres et la «donner» aux colons blancs.

4. L'héritage et l'influence du colonialisme allemand est encore très perceptible, non seulement dans la façon dont le pays est géré, mais aussi dans les noms de rue (Bergerstrasse, Litzstrasse, Uhlandstrasse, etc) et dans l'architecture ancienne.

5. L’Afrique du Sud a pris le contrôle de la Namibie en 1920, mais, à l'époque, elle était également dirigée par une minorité blanche, ils ont donc continué là où les Allemands s’étaient arrêtés, imposant les politiques de l'Afrique du Sud, de l'apartheid, en Namibie. Les «territoires indigènes» ont été transformés en «homelands» (bantustans). Namibie a finalement obtenu son «indépendance» en 1990 et a depuis été dirigée par South-West African People Organisation (SWAPO ), du moins en théorie.

6. Les Namibiens blancs d'aujourd'hui sont les descendants des colonisateurs allemands et sud-africains qui ont gouverné le pays de 1844 à 1990. Ils représentent 6 % de la population mais ils ont conservé les privilèges de l'apartheid et contrôlent 90 % des terres. 40 % de ces terres sont commerciales, clôturées et considérées comme des propriétés privées. Certains des propriétaires sont absents et vivent en permanence en Italie, en Allemagne ou ailleurs.

7. Une grande partie de la Namibie est un désert, mais un désert riche en diamants, or, argent, métaux de base et 'uranium ( les deuxièmes plus grands gisements d'uranium dans le monde). Ceux-ci sont exploités et vendus par des multinationales comme la société britannique Rio Tinto. Certes la taille du diamant se fait à Windhoek, mais la plupart des diamants sont exportés brute par les multinationales qui les exploitent. Les traités coloniaux signés par les multinationales occidentales veillent à ce que les entreprises et leurs actionnaires jouissent des fruits des ressources de la Namibie et très peu de ces fruits parviennent à la population namibienne noire.

8. Katutura (« Le lieu où nous ne voulons pas vivre» en langue Herero) est le canton où vit la grande majorité de la population noire de Windhoek. Ce canton a été créé en 1961 pour déplacer des populations noires de leurs terres initiales et faire place à la création de Hochland Park, une banlieue blanche aisée. Après l'indépendance , Hochland Park est devenu une zone résidentielle pour la classe moyenne supérieure, à la fois des noirs à l’aise financièrement, des ministres du gouvernement et des blancs y vivent.

10. Sans leurs propres terres, la majorité des namibiens noirs ne peuvent devenir agriculteurs indépendants ou même faire de l’agriculture de subsistance (comme c'est le cas ailleurs en Afrique). Il y a un système en place pour redistribuer une partie des terres aux agriculteurs noirs, mais c'est un processus lent (entre 1990 et 2002 , seulement 1 % des terrescommerciales ont été redistribuées). Le gouvernement ne peut y faire grand chose, pendant les négociations de l'indépendance, un «chapitre 3» a été inséré dans la Constitution namibienne, à la demande du Contact Group (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Canada, Allemagne et France) pour empêcher le gouvernement de la SWAPO de faire quoique ce soit de radical avec les terres.

21 ans après l'indépendance, la Namibie est encore la «propriété» gouvernée par les descendants des colons sud-africains allemands et blancs. Avec quelques milliers de Namibiens blancs vivant richement, alors que la population noire majoritaire taille du bois, puise de l'eau et vit principalement dans les cantons sous le seuil de pauvreté et sans emploi.

Les Namibiens Blancs sont aussi des Namibiens, bien sûr, mais quand l'écart de richesse est manifestement fondée sur la race et résultent de l'histoire ségrégationniste du pays, n'est-ce pas une mauvaise redistribution des richesse du pays? Au rythme actuel, il faudra encore quelques générations pour faire une véritable différence en Namibie. Une bombe à retardement est prête à exploser comme au Zimbabwe.

AK pour AfroConcept News

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